Nommant ses œuvres des « constructions autant architecturales que mentales », Eden Morfaux pose la question de la fonction de l’art et de l’usage de l’espace public. Interrogeant la place et les relations humaines dans la société ou encore l’architecture comme puissance symbolique, historique ou sociale, les constructions d’Eden ne cessent de se confronter au réel. Les problématiques des rapports entre architecture et sculpture sont extrêmement riches sur de nombreux plans : historique, esthétique, formel, théorique… Proches de certaines théories Situationnistes, ou encore des happening Fluxus, ses pièces invitent à un usage indéterminé et à l’expérience : elles révèlent l’espace, un possible, une impossibilité : une « construction concrète d'ambiances momentanées de la vie » (Guy Debord).
Le travail d’Eden Morfaux invite à l’expérience et à la confrontation. Il cherche à montrer comment l’architecture conditionne les relations entre les individus. Souvent inspiré des formes minimales et abstraites, son travail acquiert une autonomie esthétique et formelle. En 2007, il place des Pupitres blancs dans les rues de Paris. Il ne souhaite pas que les gens prennent la parole dans l’espace public, il veut avant tout créer une image : celle d’un espace public sans parole. Ainsi, il mène tout un travail sur le contexte et « le ré-investissement ». Avec Foyer, il crée un espace avec une forte charge symbolique et spirituelle. Il s’agit d’une sculpture autour du feu, le feu primitif, le foyer. La sculpture n’existe qu’autour du feu et avec du public, elle n’est donc pas simplement une « architecture » mais plus un évènement, un happening. Sans être activée, elle n’a pas de sens, elle ne dit rien et demeure mystérieuse. La référence majeure de cette œuvre, ce sont les lieux, comme Stonehenge, dont on ne connaît pas la fonction mais qui sont construits par l’homme pour l’homme. Par ce principe, la sculpture crée sa propre mythologie.
Avec la série des Reliefs Concrets, Eden Morfaux utilise également l’esthétique et le dessin architectural dont il développe la dimension de « ré-interprétation ». Ces reliefs en béton sont réalisés à partir de photographies de façades d’immeubles. Après un travail de dessin, seuls la dimension graphique et le motif de la façade apparaissent en relief. Les éléments en béton de la façade de l’immeuble en constituent le dessin. L’effet de perspective et l’accrochage vertical sont conservés pour relier le dessin à son origine tridimensionnelle. La série de photographies intitulée Réalité augmentée fonctionne comme un révélateur. En photographiant un paysage au sein duquel il a pris le soin d’installer un carré blanc, Eden nous invite à investir et à nous approprier un espace neutre. Le concept de réalité augmentée vise à compléter notre perception du monde réel, en y ajoutant un élément fictif. Il s'agit donc bien d'une réalité augmentée par la présence de la sculpture. Ne perturbant pas la lecture de la photographie, cet espace plein autant que vide plonge le spectateur au cœur d'un monde à la fois réel et virtuel. Le spectateur devient acteur en interagissant avec l’espace créé. Dans l’ensemble de son œuvre, Eden Morfaux mène autant un travail de construction que de déconstruction.
Clément Nouet, Construction de Situations, Août 2010
Le travail d’Eden Morfaux invite à l’expérience et à la confrontation. Il cherche à montrer comment l’architecture conditionne les relations entre les individus. Souvent inspiré des formes minimales et abstraites, son travail acquiert une autonomie esthétique et formelle. En 2007, il place des Pupitres blancs dans les rues de Paris. Il ne souhaite pas que les gens prennent la parole dans l’espace public, il veut avant tout créer une image : celle d’un espace public sans parole. Ainsi, il mène tout un travail sur le contexte et « le ré-investissement ». Avec Foyer, il crée un espace avec une forte charge symbolique et spirituelle. Il s’agit d’une sculpture autour du feu, le feu primitif, le foyer. La sculpture n’existe qu’autour du feu et avec du public, elle n’est donc pas simplement une « architecture » mais plus un évènement, un happening. Sans être activée, elle n’a pas de sens, elle ne dit rien et demeure mystérieuse. La référence majeure de cette œuvre, ce sont les lieux, comme Stonehenge, dont on ne connaît pas la fonction mais qui sont construits par l’homme pour l’homme. Par ce principe, la sculpture crée sa propre mythologie.
Avec la série des Reliefs Concrets, Eden Morfaux utilise également l’esthétique et le dessin architectural dont il développe la dimension de « ré-interprétation ». Ces reliefs en béton sont réalisés à partir de photographies de façades d’immeubles. Après un travail de dessin, seuls la dimension graphique et le motif de la façade apparaissent en relief. Les éléments en béton de la façade de l’immeuble en constituent le dessin. L’effet de perspective et l’accrochage vertical sont conservés pour relier le dessin à son origine tridimensionnelle. La série de photographies intitulée Réalité augmentée fonctionne comme un révélateur. En photographiant un paysage au sein duquel il a pris le soin d’installer un carré blanc, Eden nous invite à investir et à nous approprier un espace neutre. Le concept de réalité augmentée vise à compléter notre perception du monde réel, en y ajoutant un élément fictif. Il s'agit donc bien d'une réalité augmentée par la présence de la sculpture. Ne perturbant pas la lecture de la photographie, cet espace plein autant que vide plonge le spectateur au cœur d'un monde à la fois réel et virtuel. Le spectateur devient acteur en interagissant avec l’espace créé. Dans l’ensemble de son œuvre, Eden Morfaux mène autant un travail de construction que de déconstruction.
Clément Nouet, Construction de Situations, Août 2010
Pupitres, 2007 - 80 x 60 x 120 cm, bois mdf, peinture acrylique